Détermination, force, courage, ténacité, résilience: la libérale-radicale genevoise Celine van Till vient partager son expérience avec le PLRN
Celine van Till (Celine sans accent aigu, selon ses racines hollandaises) fait partie du cadre suisse junior de dressage lorsqu’elle tombe de son cheval. C’était en 2008. Elle avait à peine 17 ans. La chute provoque un traumatisme crânien important et la jeune athlète reste un mois dans le coma. Le diagnostic est sévère pour l’adolescente: troubles de l’équilibre, problèmes de coordination et handicap visuel. Celine van Till n’aura plus jamais la même vie. Qu’à cela ne tienne, elle remonte en selle, déterminée à progresser avec son cheval en para-équitation. Deux ans plus tard, en 2010, la jeune fille participe à ses premiers championnats internationaux aux États-Unis. Elle enchaîne avec les championnats d’Europe et du monde avant de réaliser son rêve: participer aux Jeux paralympiques de Rio en 2016.
De l’équitation à l’athlétisme
En 2018, la Genevoise s’oriente vers la course à pied. Pour le plaisir. Pour le défi. Elle s’entraîne à la Pontaise à Lausanne trois fois par semaine. Mais là encore, le sort s’acharne. Alors qu’elle est sur le point d’être alignée sur 100 et 200 mètres aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2020, elle se blesse et doit renoncer à cette deuxième participation olympique.
De l’athlétisme au cyclisme
C’est alors que le vélo lui ouvre de nouveaux horizons. À cause de ses problèmes d’équilibre, impossible pour elle d’évoluer sur un deux-roues classique. C’est sur un tricycle d’adulte qu’elle s’entraîne. Elle se concentre désormais sur la route et le contre-la-montre.
Titre mondial et médailles olympiques
En août 2023, soit il y a à peine plus d’une année, elle participe aux premiers Mondiaux de cyclisme inclusifs à Glasgow en Ecosse. Bingo! Elle remporte la médaille d’or du contre-la-montre et son premier maillot arc-en-ciel en para-cyclisme. Elle arrivera deuxième de la course sur route. Son prochain objectif est alors une évidence : ce sera les Jeux paralympiques de Paris, d’où elle est rentrée avec deux magnifiques médailles d’argent.
Libertés neuchâteloises: Celine van Till, vous êtes également députée libérale-radicale au Grand Conseil genevois depuis un an et demi. Quel lien faites-vous entre le sport et la politique?
En paralèlle à mon combat pour l’égalité des droits et l’inclusion des personnes en situation de handicap, il y a une dizaine d’années, l’on me parlait déjà d’un futur parcours en politique. Cela ne m’intéressait pas, à l’époque. Mais certains enjeux de la société me préoccupaient. J’ai dû également veiller à la compatibilité avec mon activité sportive. La voie a été tracée... Lors de mon retrait de la compétition en athlétisme, l’engagement politique s’est profilé.
Pourquoi avoir adhéré au PLR et pas à un autre parti?
Quand je voulais m’engager en politique, à vraidire, adhérer à un parti était une chose complexe. Mon travail de diplôme du CAS en éthique sur «S’engager dans un parti parti politique de manière éthique, est-ce possible et si oui, quelles en sont les conditions?», terminé juste avant les élections cantonales, m’a orienté. Le PLR est le parti qui est le plus proche de mes valeurs.
Le PLR est-il plus enclin à mettre en avant les personnes en situation de handicap?
Je ne peux parler que de ma propre expérience. Avant de rejoindre le parti, le conseiller national Cyril Aellen m’avait alors sollicitée pour la complémentaire au Conseil d’Etat pour mener un débat sur la place du handicap. Mes propos y ont très bien été accuellis. Lors de la dernière législature du Grand Conseil, j’ai pu collaborer et écrire une motion pour le groupe, qu’ils ont portée. J’ai personnellement encore pu défendre ce texte en plénière! Pour l’avenir, ayant le plus de connaissances à ce sujet, je compte poursuivre les actions en faveur de l’autonomie.
Que souhaitez-vous dire aux membres du PLRN?
Tout est possible. N’abandonnez pas. Si vous relâchez les efforts, vous avez perdu. Mettez toutes les chances de votre côté et vos aurez une chance de réussir!
Par Raphaèle Tschoumy, journaliste