Député depuis 2017, chef de file du groupe libéral-radical au Parlement cantonal, président du Grand Conseil neuchâtelois en 2021: à 31 ans, l’actuel chargé de projets à la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie (CNCI) Quentin Di Meo se lance dans la course au Conseil d’Etat.
Quentin Di Meo, vous avez décidé de vous lancer dans la course au Conseil d’Etat. Comment anticipez-vous la campagne à venir?
La campagne sera historique pour le Canton de Neuchâtel et certainement très intense. La raison est très simple: jamais nous n’avons vu s’affronter deux blocs comme ce sera le cas en mars prochain. Les enjeux sont donc importants, tant pour le Gouvernement que pour le Parlement. J’aurai l’opportunité et la chance de faire campagne pour les deux et je me réjouis de me mettre une nouvelle fois à disposition de mon parti et de la population neuchâteloise. Comme on dit, il faudra resserrer les rangs et voter de manière compacte pour permettre au Canton de Neuchâtel de pérenniser ses efforts et apporter une certaine continuité.
Quel bilan tirez-vous de la législature qui se termine, qui a vu trois membres du PLR siéger au Conseil d’Etat?
Si les défis restent immenses pour le Canton de Neuchâtel, le bilan de la législature est bon du côté du Gouvernement. De nombreux projets ont abouti, les enveloppes d’investissement ont atteint des records et les charges sont contenues en grande partie. Mais, bien sûr, certains domaines demeurent sources de vives inquiétudes, comme celui de la santé. Et souvent, les chiffres positifs présentés par le Conseil d’Etat sont liés à des éléments extraordinaires tels que la fiscalité des personnes morales ou la péréquation. En revanche, d’un point de vue parlementaire, j’ai une image plus contrastée. Cette législature s’est révélée difficile pour la droite, très souvent minoritaire. Entre dogme et populisme, il aura fallu batailler fermement, parfois vainement, face à certains élus qui n’ont pas grand souci du pragmatisme, de la cohérence et même des lois.
Quels sont les trois dossiers que vous allez mettre en avant durant la campagne?
En raison de mon parcours professionnel, j’apporte une attention particulière à l’économie et surtout à l’emploi. J’aime à penser qu’il s’agit là de la base de notre société dans laquelle chacune et chacun peut s’inscrire et réaliser ses projets. Nous devons travailler à retisser le lien entre les gens qui travaillent et les patrons des entreprises de notre canton. Le développement de notre économie doit dès lors être au rendez-vous pour répondre aux besoins de la population.
Malgré tout, ce développement ne doit pas se faire à tout prix. Cela m’amène à penser que la croissance doit être durable. La prise de conscience est faite, certains moyens sont d’ores et déjà alloués et les questions du social, de l’environnement et de l’éthique notamment, apparaissent désormais comme des éléments clés d’une stratégie d’entreprise. La société plus largement en bénéficiera. Finalement, nous devons mettre en œuvre des décisions qui redonnent du pouvoir d’achat aux ménages.
Nous militons évidemment pour une fiscalité plus faible dans un canton qui s’affiche en queue du classement intercantonal mais les majorités sont difficiles à trouver. Il faudra être plus actif sur la question et éventuellement passer directement par le peuple. Bien sûr, la fiscalité n’est pas le seul paramètre à prendre en considération. Les subventions et les aides sociales par exemple doivent viser l’objectif de l’autonomisation des bénéficiaires.
L’alliance entre le PLR, l’UDC et Le Centre est inédite dans le canton de Neuchâtel. Que signifie-t-elle pour vous?
Il est réjouissant de constater que même avec nos différences, nous sommes capables de nous unir pour un objectif commun. Les valeurs et les programmes politiques ne sont en rien affectés par ce choix stratégique. Maintenir une majorité de centre-droit au Conseil d’Etat est évidemment la base de cette alliance, mais les enjeux sont bien plus larges. Les grandes décisions de politiques publiques se prennent au Parlement et il faudra dès lors reprendre la majorité dans la salle du Grand Conseil. C’est fondamental si nous voulons continuer de mettre en œuvre nos visions politiques.
Quels sont les thèmes sur lesquels les trois partis se rejoignent?
Les thèmes communs sont nombreux. L’agriculture, la fiscalité, l’emploi et la sécurité sont quelques exemples qui, même si nous ne sommes pas toujours unanimes, peuvent nous réunir. Mais au-delà des thèmes, il faut également considérer la manière de travailler et d’appréhender le travail des politiciens. Là encore, nous pouvons nous rapprocher.
Propos recueillis par Raphaèle Tschoumy